Tout ou rien, question de point de vue.
À partir d’une adresse email, on peut retrouver les comptes de la victime. Une fois qu’on a identifié ses comptes, on peut commencer à regarder les métadonnées (les données derrière les données).
– Le compte Google comporte de nombreux commentaires de restaurants. En les recherchant, on s’aperçoit qu’ils se situent tous dans un petit secteur géographique large d’un ou deux kilomètres. On peut émettre l’hypothèse qu’elle travaille dans ce secteur géographique ou à proximité et qu’elle mange au restaurant le midi. La date des commentaires ainsi que la fréquence peuvent être des indices supplémentaires.
— Le compte LinkedIn nous renseigne sur son secteur d’activité professionnelle. On y trouve son cursus scolaire terminé : un master en urbanisme. Y a-t-il un bureau d’étude à proximité ? Une mairie ?
Et ainsi de suite. Absolument tout peut être utilisé pour agréger des informations qui, si elles ne sont pas utiles seules, le deviennent après corrélations avec d'autres informations. Une photo avec une fenêtre non floutée, une liste d’amis, le trajet de la course à pied hebdomadaire, etc.
À la fin, on connait où cette personne réside et avec qui, là où elle travaille et avec qui, les membres de sa famille, ses habitudes de sortie… Et avec un petit de chance, on a même un double de ses clés fait à partir d’une photo prise lors de son emménagement.
L’email en soi ne permet pas d’obtenir grand-chose. C’est l’un des premiers points de pivot d’une longue enquête.