Ce qu'il en fut, ce qu'il en advint.
L'autre jour je suis tombé sur une archive avec plein de CSS dedans, était listé entre-autres celui de l'Acrimonie. J'ai eu un petit pincement au cœur.
Suite à la fermeture intempestive de ce petit espace d'échange de l'internet francophone, ânon se trouva fort dépourvu...
Je suis sûr que tu en as conservé des trucs, partage-les stp. Que ce soient des anecdotes, des délires (les JVChiens sont admis) et autres trucs.
Je sais qu'ânon cherche le code perdu (en erlang) entre-autre : https://web.archive.org/web/20201030152350/https://github.com/Adelyne/hanako
Selon la volonté d'Adelyne, nulle archive ne subsiste, mais peut-être qu'en cherchant bien...
Quelques bribes ici : https://web.archive.org/web/20220000000000*/acrimonie.com
https://acrimonie.com/
15/10/2021 - RIP Acrimonie
En fait ça fait longtemps que ce site ne m'intéresse plus. Des problèmes personnels m'ont empêché de m'en occuper sérieusement pendant des années, et maintenant que je peux me concentrer de nouveau sur mes projets personnels, je me rends compte que concernant acrimonie.com, le ver était dans le fruit depuis longtemps.
On partait d'underfoule.com quand même, une communauté avec un humour étrangement similaire à celui des bandes dessinées du type Les Blondes, et mèmant autour du harcèlement d'un gars quelconque.
Avec les réseaux sociaux, plus personne n'a vraiment l'habitude de l'anonymat, de maintenir une bonne ambiance pour le plaisir de le faire, et de l'esprit de la netiquette. On utilise plutôt l'identité virtuelle, la réputation, et l'exclusion pour réguler les comportements toxiques. Ce n'est pas avec 10 personnes postant lentement qu'on pourrait arriver à contrebalancer ça, même si ces 10 personnes étaient parfaites.
Ce que je voulais à la base, c'était conserver et développer cette sensation de faire partie d'un groupe à la fois partout et nulle part, plus défini par un esprit que par des personnes spécifiques. Un endroit où on peut expérimenter avec l'identité, une manière de poster, des idées. C'est tout à fait à l'opposé de ce que d'autres personnes trouvent sur les imageboards : un dépotoir pour leurs pulsions antisociales. Et je pense qu'avec la mutation des communautés en ligne, les espaces anonymes ne vont plus faire que ramasser les personnes exclues de partout ailleurs.
Si vous cherchez ce que je cherchais, il y a aujourd'hui bien mieux. Les imageboards et autres salons IRC n'étaient que des pis-aller pour avoir un semblant d'interactions sociales quand on se sent exclut dans la vie réelle. Je pense par exemple au nombre étonnant de femmes trans qui utilisaient 4chan malgré l'ethos de ce site. Si vous avez plus de 20 ans, pensez à aller voir ce que les gen Z font. Ils sont malheureusement collés à des réseaux sociaux centralisés, mais on retrouve cette ambiance qu'on allait chercher dans des communautés où on n'était pas jugés comme on l'était IRL, mais à l'époque au prix de devoir presque toujours composer avec une ambiance toxique. Et dans ces nouvelles communautés on trouve parfois des « vieux » qui seront bien content de ne plus être les seuls !
Que faire sans acrimonie ? Pour les plus sympathiques et ouverts d'entre-vous, je recommande :
> les activités associatives (une tarte à la crème, je sais)
> les communautés sur Internet centrées sur une passion
> les endroits faits pour trouver des amis (soyez honnêtes sur qui vous êtes et ce qui vous intéresse plutôt que d'essayer de coller à ce que vous croyez que les gens veulent, vous ferez des belles rencontres)
> de chercher des correspondants, le hobby existe toujours et se porte bien
Ce sont d'excellents contextes pour être radicalement authentique et avoir des interactions profondes et enrichissantes.
En théorie je devrais faire une archive avec le dernier état de la base de données et des images, mais même ça j'ai pas envie. Je ne veux même pas que quelqu'un fasse un fork avec les données en fait. Laissons acrimonie partir avec le vent, et ne gardons que les bons souvenirs et les leçons utiles.
Merci encore Adelyne.
Et merci aux ânons qui contribuèrent (à leur manière) à faire de cet endroit ce qu'il fut. J'ai pris beaucoup de plaisir (parfois maso) à le partager avec vous.