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Tegaki
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Bienvenue sur Trashchan anon⋅ette
règlesonion/late/


Nous travaillons dans les usines pour produire les trucs que nous pourrons consommer. Nous le faisons contre rémunération pour pouvoir nous payer plus de trucs affin d'être plus épanouis pour pouvoir produire mieux plus de trucs. Nous consommons les loisirs produits par le capitalisme pour être plus heureux affin de mieux accepter de devoir produire plus de trucs et vouloir plus les consommer.
Nous sommes nos propres esclaves parce que nous acceptons de fait de nous maintenir sous la coupe du capitalisme international. Nous ne faisons que nous exploiter mutuellement.
Pis encore nous aimons nos chaînes, nous aimons cette illusoire sensation de liberté parce que - tout de même, tu comprends - on pourra quand même se payer le week-end à Disneyland et le dernier écran plat pour nous donner l’illusion de réfléchir devant Hanouna ou Canal+. Nous pourrons quand même nous la payer notre bouteille de mauvais whisky hors de prix au Macumba ce week-end. Nous aurons le sentiment d'être des princes, un moment nous aurons l'impression de ressentir ce vertige du vide, de toucher du doigt la grandeur.
Nous sommes misérables. Nous sommes des überbeaufs. Nous sommes des engrenages de viande dégueulasse. Nous aimons ça...

Heureusement il y a l'État pour veiller sur nous. Il encadre notre condition, la pare de grands idéaux. Habille toute cette immonde merde de drapeaux et de flonflons, nous ne déambulons plus dans ces villes que comme des fantômes. Des amas de viande glapissantes dans les rues de ce Disneyland sordides, satisfaits. Au mieux résignés... Mais on pourra toujours gueuler le jour convenu, à l'heure convenue, sur le tracé convenu entre la Place de la Bastille et la Porte de la République. Au moins nous avons encore le droit de lever (un peu) la voix, de serrer son poing en l'air en scandant tels des robots les poncifs idéologiques, prémâchés, prédigérés, prêts à consommer. Nous avons marchandisés les idées et elles ont été rachetées lors d'une OPA hostile par le capitalisme qui nous les revends ensuite chaque fois avec un nouvel emballage. Respect de la DLC : OK, mise en rayon idéologique, remplir son caddie... Bonjour, ça fera 99,99 balles avec la promotion, merci au revoir et à bientôt.

Tout n'est plus que spectacle. Tous n'est plus qu'émotions. Tout n'est plus que farce sordide.
Nous nous délectons de notre condition.
Anon, ton discours part dans tous les sens.

>Comment briser le cercle de l'aliénation capitaliste ?
Je ne suis pas certains que ce soit possible. La servitude volontaire repose essentiellement sur un conditionnement sociétal asséné à l'individu dès les premiers stades de sa vie. Je ne crois pas en un Grand Soir qui scinderait l'Histoire en un avant et un après.
Par contre, les vielles croyances finissent toujours par s'étioler (surtout quand on les aide).
>Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme : "Jouis"
>— Adolphe Thiers, 1re président de la Troisième République


>capitalisme international
>consommation consommation consommation
>c'est mal!
Ça ressemble aux écolos réacs ruralistes. Il manque juste le retour à la terre pour retrouver de vraies valeurs saines©. Peut-être que les mots sont mal choisis.
Dans la bouche des écolos réacs ruralistes, capitalisme international laisse entendre que le capitalisme est une entente plutôt qu'une concurrence. Outre les airs de complot, ça permet surtout d'y opposer un localisme identitaire. Quant à la consommation c'est mal (parce qu'il y a les bonnes et les mauvaises valeurs) c'est juste un équivalent de la dégénérescence occidentale qui justifie des valeurs très conservatrices.
Replies: >>649
>>645
La servitude volontaire est le ressort majeur sur lequel repose notre condition, et j'ai le sentiment que plus ça va plus on l'accepte, voire qu'on la désire.
Malheureusement cette (pas si vieille) croyance n'est à mon sens pas encore sur le point de s'étioler tant j'ai le sentiment que tout le monde a plus ou moins accepté le paradigme du nouveau capitalisme joyeux. Tu t'en rends compte quand tu entends les discours des types qui ont, à priori de fait une position un minimum anticapitaliste : j'ai vraiment le sentiment que l'horizon de leur lutte consiste à rendre les gens plus heureux dans cet état de fait plutôt que de vouloir les en sortir. La lutte sociale aujourd'hui n'est plus conditionnée que par des idées qui vont dans le sens du capitalisme : tu auras plus d'argent gratuit pour consommer de la merde, tu auras plus de temps libre pour t'abrutir devant la téloche, nous construirons une société inclusive et ultra libérale parce que tout un chacun a le droit d'être un consommateur citoyen épanoui et de claquer sa thune chez Disney.

Loin de moi de dire que la consommation cémal, mais je pense que notre façon de consommer et CE QUE nous consommons ont de l'importance, oui. Mais bon, qui suis-je moi petit anon pour juger ce qui est bon ou ne l'est pas pour mes frères humains... C'est question de valeurs, oui et il en existe peut-être des bonnes et des mauvaises mais je ne prétends pas vouloir imposer les miennes au monde. Je suis juste parfois assez dégoûté que celles qui tendent à devenir la norme finissent par m'être imposées alors qu'elles ne répondent pas à mes exigences morales. Bref de plus en plus difficile de s'inscrire dans l'alternative tant tout a été bouffé par la normalisation et l'acceptation de cette norme comme unique voie (>>254).
Et je vais te donner un exemple con : à l'heure des smartphones et de l'hyper-connectivité je suis resté jusqu'à peu à l'utilisation de mobiles non-smart. Je me retrouve à la gare pour un déplacement de dernière minute, pas eu le temps de checker les horaires, je trouve un gars de la SNCF et lui demande l'heure du prochain départ pour [ville]. Le mec me répond avec un aplomb incroyable et une pointe de dédain : "bah faut regarder l'application". C'est con mais ça m'a mit dans une colère noire de me voir imposer cet état de fait où le type non content d'ignorer sa propre incapacité à remplir les tâches basiques pour lesquelles il est payé se complaît dans son inutilité puisque la machine peut le faire pour lui. Et ce n'est pas comme si la machine lui permettait de lui libérer du temps pour faire autre chose dans ce cas là ni de prendre 1 minute pour me dire "bien sûr le prochain départ sera à hh:mm voie X. J'ai eu de plus en plus ce problème avec cette philosophie du muh fo utilisé l'apliccation lol.
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Les gens qui se massent sur les ports de la Côte d'Azur en été pour regarder les gros bateaux des autres (ceux qu'ont l'argent), le font-ils parce qu'ils sont passionnés de batellerie ou par le fric ?

Qu'attendent-ils là ? Peut-être espèrent-ils qu'en approchant le pognon comme ça ils pourront en ramasser quelques miettes. Que se passe-t-il dans leurs têtes ?

Bref cette scène pue la beauferie, pas nécessairement les badauds en eux même mais leur représentation dans ce contexte précis. En fait cette scène dans son entièreté est un sublime moment de beaufitude : le soleil cuisant cette viande goguenarde et brailleuse, cet étalage vulgaire de fric, les odeurs de sueur à peine voilés par des parfums "à la mode" où se mêlent des relents de frites et de pisse de chien (sur ce point je sais pas, ne connaissant pas la Côte d'Azur je me base sur mes expériences personnelles du Pas-de-Calais).
je voulais répondre à ce fil mais ça me fait juste bader, donc voilà un bump et j'essaye de pas trop déprimer, on est samedi merde
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